François d’Haene
Cette année, la 26ème édition du Grand raid s’est achevée en beauté avec la victoire partagée de Benoit Girondel et François D’Haene. Grand favori de cette année, ce dernier est entré dans la légende en remportant sa 4ème victoire à « La Diagonale des Fous ». Après l’effervescence du moment, François d’Haene nous a fait part de ses impressions à Iloha…
Quel est votre sentiment suite à cette victoire partagée lors du Grand Raid 2018 ?
C’est un sentiment différent des autres courses que j’ai vécu ici à La Réunion. C’est d’ailleurs cette différence que j’étais venu chercher. C’est la 5ème fois que je participe et voilà, cette fois, j’ai été gâté, j’ai vécu quelque chose de vraiment différent. C’est d’ailleurs un scénario auquel je n’avais pas forcément pensé. Je ne connaissais pas Benoit avant la course. J’ai pu faire sa connaissance pendant le parcours. C’était cool de finir avec lui.
Quel a été le moment fort de votre parcours ?
Le lever de soleil avec toutes les couleurs roses au cœur du cirque de Cilaos, c’est vraiment magnifique.
Quelle est la plus grosse difficulté rencontrée cette année?
C’était tout simplement de composer avec les cartes que j’avais ce jour-là.
Au fond, j’avais vraiment un bon moteur, de l’énergie, par contre j’ai également eu des petites douleurs qui migraient d’un côté à l’autre.
Le Grand Raid est-elle la course la plus difficile à laquelle vous ayez participé ?
Je pense que le parcours est très difficile. Il est très exigeant. Par contre, de mon côté, j’aime beaucoup l’excitation que cela entraine. Il n’y a pas du tout de lassitude, c’est vraiment prenant. Du coup, même s’il s’agit d’un des parcours les plus exigeants, pour moi, ce n’est pas forcément là-dessus que va se jouer la difficulté puisque je prends beaucoup de plaisirs à essayer de « dompter » tout ça.
Avez-vous suivi une préparation particulière pour participer à « La Diagonale des Fous »?
C’est plus l’expérience qui joue. Pour les parcours de plus de 100 miles, c’est effectivement une préparation basée sur l’endurance. Il y a également quelques particularités selon les ultra-trails. Par exemple, celui auquel j’ai participé au mois de Juin aux Etats-Unis est très plat et celui-ci très cassant. La préparation est différente. Il y a des trails où il faut beaucoup courir et celui-ci où il va falloir travailler en profondeur sur la puissance afin de pouvoir se hisser sur les marches dans Mafate par exemple.
Le Grand raid ne fait plus partie du World Tour. Cela change-t-il quelque chose pour vous ?
Cela n’influence pas forcément mes choix. C’est vrai que je choisis les courses pour ce qu’elles sont, pas forcément pour ce à quoi elles appartiennent.
Qu’est-ce qui vous pousse chaque année à revenir à La Réunion ?
C’est un tout, une ambiance particulière qui est spéciale. C’est aussi bien d’avoir une fin de saison un peu exotique, un peu différente. Quand on fait du trail, la « Diagonale des fous » c’est quand même quelque chose. Ça m’a fait rêver depuis mes débuts.
Et sinon, comment s’est déroulé votre séjour à Iloha ?
L’accueil à l’hôtel est formidable ! Très bien, j’espère que l’accueil restera comme ça. Mais en tout cas, j’aime beaucoup, on se sent bien, on se sent au calme. Il y a une atmosphère très conviviale, dans laquelle on peut avoir confiance. J’ai mon petit coin à moi tranquille pour me préparer, me mettre au calme, me reposer.
Mimmi Kotka
Référence du trail mondial féminin, la traileuse suédoise Mimmi Kotka participait pour la première fois à « La Diagonale des fous ». En tête de course pendant la majeure partie du parcours, Mimmi est arrivée 6ème du classement féminin au Grand Raid. Une performance admirable pour une première participation. Elle nous a livré ses impressions…
Était-ce votre première participation au Grand Raid ?
Oui, c’était ma première participation au Grand Raid et également la première fois que je participais à un trail d’une distance plus longue que 120 km.
Comment vous sentez-vous après avoir décroché la 6ème place?
Je visais le Top 5. J’étais dans le Top 3 pendant longtemps, avec une belle énergie, puis la chaleur en milieu de journée m’a épuisé et je n’ai malheureusement pas su remonter dans le classement. Je pense aussi être partie trop rapidement au début de la course car il me manquait de l’expérience. Mais maintenant, j’ai appris de mes erreurs. Comme vous pouvez le voir, la gagnante dans la catégorie féminine est quelqu’un de très expérimentée, elle connaît les difficultés du parcours. Je pense que j’ai beaucoup appris. Chaque personne finissant la « Diagonale des Fous » est un champion. Je pense que je ferai mieux dans le futur. Je reviendrai, c’est certain.
Quel a été le moment fort de votre parcours ?
J’ai été impressionnée par les paysages de La Réunion. Ils sont vraiment époustouflants. Mon moment préféré a été celui au cœur du cirque de Mafate. Le paysage environnant est magnifique mais il faisait également très chaud. La vue est spectaculaire mais j’ai tellement souffert de la chaleur que je n’ai pas pu réellement en profiter.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées?
Principalement la chaleur et la montée vers Roche Plate. J’ai beaucoup souffert de la chaleur, au point que j’ai dû m’arrêter pour me rafraichir dans la rivière. Sans cette pause rafraichissante, je n’aurai jamais été capable de finir la course.
Était-ce la course le plus difficile à laquelle vous ayez participé ?
Oui, et je pense que « La Diagonale est fous » est le trail de 100 miles le plus difficile au monde. Pour nous, les ultra-trailers, ce parcours est vraiment considéré comme la course la plus dure. Elle ne se finit jamais, tous les rochers, les blocs de pierre, les dénivelés… Mais c’est aussi ce qui rend cette course très attractive, et bien sûr, toutes les personnes qui y participent !
Avez-vous suivi une préparation particulière pour cette course?
Puisqu’il s’agissait d’une première participation, il était difficile de me préparer, mais je me suis beaucoup entrainée sur des parcours montagneux. Je pense que je ne me suis pas suffisamment préparée à la chaleur, et que je dois mieux m’y préparer pour la prochaine fois. En ce qui concerne la nourriture également, il me manquait de la préparation. Il faut penser à manger régulièrement, mais on est tellement fatigué lors de cette course qu’on oublie de manger.
Quelle image gardez-vous de La Réunion?
L’île de La Réunion est vraiment fantastique, c’est un véritable paradis. J’adore la nourriture d’ici, les fruits, l’ananas Victoria, le meilleur ananas au monde, les petites bananes, le poisson…
C’est juste délicieux !
C’est votre premier voyage à La Réunion?
Oui, c’est la première fois, et j’adore ! Ici tout le monde est très intéressé par le trail. Ah, c’est un endroit charmant. Je reviendrai, c’est certain. Cette première participation au Grand Raid ne m’a pas effrayé.
Et comment s’est déroulé votre séjour à Iloha?
C’était super ! J’ai vraiment apprécié. L’hôtel a vraiment une vue exceptionnelle.
Photos: François D’Haene officiel / Mimmi Kotka officiel